Manon Pagé raconte ses deuils et ses victoires

Eric Nicol [email protected] Publié le 19 novembre 2015

Après avoir surmonté le deuil des trois hommes de sa vie, Manon Pagé a décidé de raconter son histoire dans un livre.

©gracieuseté - Alain Denis

Difficile de croire qu’on puisse perdre successivement les trois hommes de sa vie. C’est pourtant ce qui est arrivé à Manon Pagé. Après avoir surmonté ces trois deuils importants, elle a décidé de raconter son histoire dans un livre touchant, Une belle histoire tragique.

La vie de Manon Pagé, qui a grandi à Saint-Sauveur et qui demeure aujourd’hui à Morin-Heights, est une histoire hors du commun. Après avoir fait face à la perte soudaine et tragique de son amour de jeunesse et, plusieurs années plus tard, à la perte de son mari, elle a dû surmonter un autre deuil immense : le décès de son fils après un accident d’auto.

Dans son livre publié aux Éditions Québec-Livres, Manon Pagé revient abondamment sur le décès de son fils, Jean-François Savard, survenu après un accident sur la route 364 à Saint-Sauveur en août 2013.

Le jeune homme a été hospitalisé, mais son état s’est dégradé et les médecins n’ont pu le sauver. Rapidement, la mère a pris la décision de faire don des organes de son fils. « Je savais que c’est ce que Jean-François aurait voulu, affirme Manon Pagé. Ce sont des conversations que nous avions déjà eues. »

La mère ne s’attendait toutefois pas à ce que les démarches soient si exigeantes émotivement. Une fois le consentement accordé, il a fallu attendre que son fils s’éteigne, que sa mort cérébrale soit constatée. Une longue attente qui, en quelque sorte, n’était nécessaire que pour permettre le don d’organe. Manon Pagé se souvient que l’équipe de l’hôpital Sacré-Cœur a été d’un grand soutien dans cette période, mais qu’il en aurait fallu bien peu pour qu’elle arrête tout.

« Si on ne signe pas notre carte-soleil, on se fait juger. Bien sûr, devant la souffrance, on veut faire du bien, mais ce n’est pas si facile pour les familles, affirme-t-elle. Le don d’organe, il faut qu’on le fasse, mais il faut aussi s’occuper des familles des donneurs. » Bien souvent, un petit détail peut faire dérailler un don d’organes.

Le don d’organe, il faut qu’on le fasse, mais il faut aussi s’occuper des familles des donneurs.

Manon Pagé

Peu de temps après que les organes de son fils aient été prélevés, Manon Pagé a appris, par l’entremise de son amie, Katia Laflamme, journaliste à Rimouski, qu’un jeune de sa région venait de recevoir un cœur. Bien que les autorités n’aient jamais confirmé le lien, tous sont persuadés que le jeune homme du Bas-du-Fleuve a reçu le cœur de Jean-François. Manon Pagé prend des nouvelles du jeune homme à travers les réseaux sociaux, sans plus. « Ça me donne l’aspect positif de ce qu’on a fait comme geste, je vois que c’est un jeune homme qui a certaines ressemblances avec Jean-François, mais il ne faudrait pas qu’il vive dans le même village que moi, ce serait trop difficile. »

Écrire pour aider

Marquée par les nombreux drames qui ont ponctué sa vie, Manon Pagé a décidé de les raconter non pas comme thérapie, mais plutôt pour donner de l’espoir à ceux qui, comme elle, ont été éprouvés. « Moi-même, je lis des biographies et ça m’apaise. Plusieurs de ces livres me disent que je suis capable d’aller de l’avant, affirme l’auteure. J’espère que c’est ce que ça va donner. Ça permet de faire du beau et du bon avec tout le mal qu’on a eu. »

L’auteure sera au Salon du livre de Montréal le 22 novembre de 10h à 12h au stand 246. 

En manchette

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Eric Nicol [email protected] Publié le 19 novembre 2015

Après avoir surmonté le deuil des trois hommes de sa vie, Manon Pagé a décidé de raconter son histoire dans un livre.

©gracieuseté - Alain Denis


Difficile de croire qu’on puisse perdre successivement les trois hommes de sa vie. C’est pourtant ce qui est arrivé à Manon Pagé. Après avoir surmonté ces trois deuils importants, elle a décidé de raconter son histoire dans un livre touchant, Une belle histoire tragique.

La vie de Manon Pagé, qui a grandi à Saint-Sauveur et qui demeure aujourd’hui à Morin-Heights, est une histoire hors du commun. Après avoir fait face à la perte soudaine et tragique de son amour de jeunesse et, plusieurs années plus tard, à la perte de son mari, elle a dû surmonter un autre deuil immense : le décès de son fils après un accident d’auto.

Dans son livre publié aux Éditions Québec-Livres, Manon Pagé revient abondamment sur le décès de son fils, Jean-François Savard, survenu après un accident sur la route 364 à Saint-Sauveur en août 2013.

Le jeune homme a été hospitalisé, mais son état s’est dégradé et les médecins n’ont pu le sauver. Rapidement, la mère a pris la décision de faire don des organes de son fils. « Je savais que c’est ce que Jean-François aurait voulu, affirme Manon Pagé. Ce sont des conversations que nous avions déjà eues. »

La mère ne s’attendait toutefois pas à ce que les démarches soient si exigeantes émotivement. Une fois le consentement accordé, il a fallu attendre que son fils s’éteigne, que sa mort cérébrale soit constatée. Une longue attente qui, en quelque sorte, n’était nécessaire que pour permettre le don d’organe. Manon Pagé se souvient que l’équipe de l’hôpital Sacré-Cœur a été d’un grand soutien dans cette période, mais qu’il en aurait fallu bien peu pour qu’elle arrête tout.

« Si on ne signe pas notre carte-soleil, on se fait juger. Bien sûr, devant la souffrance, on veut faire du bien, mais ce n’est pas si facile pour les familles, affirme-t-elle. Le don d’organe, il faut qu’on le fasse, mais il faut aussi s’occuper des familles des donneurs. » Bien souvent, un petit détail peut faire dérailler un don d’organes.

Le don d’organe, il faut qu’on le fasse, mais il faut aussi s’occuper des familles des donneurs.

Manon Pagé

Peu de temps après que les organes de son fils aient été prélevés, Manon Pagé a appris, par l’entremise de son amie, Katia Laflamme, journaliste à Rimouski, qu’un jeune de sa région venait de recevoir un cœur. Bien que les autorités n’aient jamais confirmé le lien, tous sont persuadés que le jeune homme du Bas-du-Fleuve a reçu le cœur de Jean-François. Manon Pagé prend des nouvelles du jeune homme à travers les réseaux sociaux, sans plus. « Ça me donne l’aspect positif de ce qu’on a fait comme geste, je vois que c’est un jeune homme qui a certaines ressemblances avec Jean-François, mais il ne faudrait pas qu’il vive dans le même village que moi, ce serait trop difficile. »

Écrire pour aider

Marquée par les nombreux drames qui ont ponctué sa vie, Manon Pagé a décidé de les raconter non pas comme thérapie, mais plutôt pour donner de l’espoir à ceux qui, comme elle, ont été éprouvés. « Moi-même, je lis des biographies et ça m’apaise. Plusieurs de ces livres me disent que je suis capable d’aller de l’avant, affirme l’auteure. J’espère que c’est ce que ça va donner. Ça permet de faire du beau et du bon avec tout le mal qu’on a eu. »

L’auteure sera au Salon du livre de Montréal le 22 novembre de 10h à 12h au stand 246.