Les hommes, les femmes

Mimi Legault [email protected] Publié le 10 novembre 2015

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©depositphotos.com/Tyler Olson - SimpleFoto

Sincèrement, je ne voyais pas Justin Trudeau à la tête de notre pays. Pas plus que je voyais Harper être réélu, son parti ayant des fils d’araignées dans les oreilles. Quant à Thomas Mulcair, mon instinct féminin me disait : attention. Puis, un vent de jeunesse s’est levé et a balayé de rouge le Canada. Justin était élu.

Nous vivons dans l’ère du paraître et la belle gueule de Trudeau y est pour quelque chose, il a gagné un concours de beauté. On a regardé la tête mais pas l’intérieur. On a voté davantage « glamour » que « je me souviens ». Ce jeunot de premier ministre ne sentait pas les mites et les « paparmanes ». Les 25-45 ans ont sûrement voté pour la légalisation de la mari, pour le partage des richesses, pour l’entendement quant aux différences culturelles. Pourtant le CV de Trudeau est plutôt mince côté politique. Pire, il a promis des déficits budgétaires. Mais bon, donnons une chance au coureur.

Mais ce qui vient davantage me chercher, c’est cette histoire d’égalité hommes-femmes pour son ministère. C’était une promesse de Trudeau : autant de ministres hommes que de femmes. Pas d’chicane dans la cabane : 15-15 et bébé chinois, content content. Il a choisi la parité. L’é-ga-li-té en tout point. Vous ne trouvez pas cela bizarre? Quand un journaliste lui en a demandé la raison, Trudeau s’est contenté de dire : parce que nous sommes en 2015. Pas fort. Sa réponse me fait penser à celle de la ministre Caroline Simard suite aux excuses de l’homme d’affaires Daniel Guay qui, lors d’un cocktail, lui a touché un sein et je cite : « ce geste n’a pas sa place en 2015 ». Et en 1995 ou 2005 madame Simard? En tout cas. Si je demeure surprise de la formation des ministres, c’est que je me demande sérieusement si on peut à la fois viser la parité et la compétence. Peut-être que s’il avait pris le second choix, y aurait-il eu 17 hommes et 13 femmes ou bien 18 femmes et 12 hommes? La question se pose. Au fonds, je me contrefiche de la parité quand la compétence doit dominer.

Pour terminer, je vous laisse un texte (Reader’s Digest, janvier ’72). Pierre Elliot Trudeau s’adressait à un groupe de jeunes dans la vingtaine au sujet de la drogue : « Je ne comprends pas. J’estime que dans la plupart des cas, les gens sont libres de faire ce que bon leur semble. La drogue est à mon avis, une forme d’intoxication comme une autre, pas tellement différente de l’alcool ou du tabac. Les gens qui veulent se donner un petit coup de fouet avant de se rendre à une soirée ou qui absorbent 2 ou 3 cocktails pour se remonter avant un grand dîner, ça les regarde. Moi pas. Un bonhomme comme moi pourrait à la rigueur rechercher un moyen  lui permettant d’affronter la vie ou désirer se créer des paradis artificiels. Mais quand on a 20 ans comme vous et que le monde vous offre tant de débouchés passionnants, il faut essayer de trouver son paradis en soi, dans tout ce qui se passe autour de vous, dans la nature, les voyages, la musique. Dans tout, plutôt, je le répète, que d’ingurgiter des produits chimiques, que ce soit de la drogue, du tabac ou de l’alcool.

À vous lecteurs de conclure.

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Mimi Legault [email protected] Publié le 10 novembre 2015

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©depositphotos.com/Tyler Olson - SimpleFoto


Sincèrement, je ne voyais pas Justin Trudeau à la tête de notre pays. Pas plus que je voyais Harper être réélu, son parti ayant des fils d’araignées dans les oreilles. Quant à Thomas Mulcair, mon instinct féminin me disait : attention. Puis, un vent de jeunesse s’est levé et a balayé de rouge le Canada. Justin était élu.

Nous vivons dans l’ère du paraître et la belle gueule de Trudeau y est pour quelque chose, il a gagné un concours de beauté. On a regardé la tête mais pas l’intérieur. On a voté davantage « glamour » que « je me souviens ». Ce jeunot de premier ministre ne sentait pas les mites et les « paparmanes ». Les 25-45 ans ont sûrement voté pour la légalisation de la mari, pour le partage des richesses, pour l’entendement quant aux différences culturelles. Pourtant le CV de Trudeau est plutôt mince côté politique. Pire, il a promis des déficits budgétaires. Mais bon, donnons une chance au coureur.

Mais ce qui vient davantage me chercher, c’est cette histoire d’égalité hommes-femmes pour son ministère. C’était une promesse de Trudeau : autant de ministres hommes que de femmes. Pas d’chicane dans la cabane : 15-15 et bébé chinois, content content. Il a choisi la parité. L’é-ga-li-té en tout point. Vous ne trouvez pas cela bizarre? Quand un journaliste lui en a demandé la raison, Trudeau s’est contenté de dire : parce que nous sommes en 2015. Pas fort. Sa réponse me fait penser à celle de la ministre Caroline Simard suite aux excuses de l’homme d’affaires Daniel Guay qui, lors d’un cocktail, lui a touché un sein et je cite : « ce geste n’a pas sa place en 2015 ». Et en 1995 ou 2005 madame Simard? En tout cas. Si je demeure surprise de la formation des ministres, c’est que je me demande sérieusement si on peut à la fois viser la parité et la compétence. Peut-être que s’il avait pris le second choix, y aurait-il eu 17 hommes et 13 femmes ou bien 18 femmes et 12 hommes? La question se pose. Au fonds, je me contrefiche de la parité quand la compétence doit dominer.

Pour terminer, je vous laisse un texte (Reader’s Digest, janvier ’72). Pierre Elliot Trudeau s’adressait à un groupe de jeunes dans la vingtaine au sujet de la drogue : « Je ne comprends pas. J’estime que dans la plupart des cas, les gens sont libres de faire ce que bon leur semble. La drogue est à mon avis, une forme d’intoxication comme une autre, pas tellement différente de l’alcool ou du tabac. Les gens qui veulent se donner un petit coup de fouet avant de se rendre à une soirée ou qui absorbent 2 ou 3 cocktails pour se remonter avant un grand dîner, ça les regarde. Moi pas. Un bonhomme comme moi pourrait à la rigueur rechercher un moyen  lui permettant d’affronter la vie ou désirer se créer des paradis artificiels. Mais quand on a 20 ans comme vous et que le monde vous offre tant de débouchés passionnants, il faut essayer de trouver son paradis en soi, dans tout ce qui se passe autour de vous, dans la nature, les voyages, la musique. Dans tout, plutôt, je le répète, que d’ingurgiter des produits chimiques, que ce soit de la drogue, du tabac ou de l’alcool.

À vous lecteurs de conclure.

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