J'ai attrapé une « politite »

Mimi Legault [email protected] Publié le 22 septembre 2015

Le drapeau canadien.

©depositphotos.com

Je devais avoir 7 ou 8 ans. Pas plus. Ma « best friend » m’avait demandé si mon père votait rouge ou bleu. J’avais tout bonnement répondu bleu. Mais comme il était propriétaire d’un hôtel, il m’avait fait entendre que ma réponse pouvait lui nuire. Je m’étais donc empressée de dire à mon amie que papa votait rouge. Oh là là, pas content le paternel.

Bref, je n’avais rien compris. Justement, il était rouge de colère. Alors pour me faire vite pardonner, j’ai dit que papa votait jaune. Et j’ai été la seule enfant dans la province de Québec dont le père votait jaune. Vous savez quoi? Avec le temps, j’ai compris que « politique et jaune » allaient finalement bien ensemble. Avec cette trop longue campagne électorale, j’ai fini par attraper une « politite » aigüe. Pas besoin de médicaments mais pour bien me soigner, je saute les infos un jour ou deux ou je passe tout droit dans le journal dès qu’il est question de politique. Plus capable d’entendre Trudeau ou Mulcair à propos de l’acceptation du niqab aux cérémonies de citoyenneté. Ou de M. Couillard avec sa langue de bois qui, en changeant les mots, tente de faire passer le chas à travers l’aiguille. Tout politicien habile sait que la meilleure des positions se situe un peu à droite de la gauche et un peu à gauche de la droite juste en face des caméras. Que voulez-vous, les vertus se perdent devant l’intérêt. C’est Hemingway qui disait : chacun de mes contacts avec la politique m’a donné l’impression d’avoir bu dans un crachoir.

J’ai une idée. Si on décidait de mettre au poignet de chaque politicien, un espèce de bracelet, détecteur de mensonges. Comme pôpa et môman dans La P’tite Vie. À chaque fois que la personne mentirait, cela ferait Bip Bip! Ça ferait un joli tintamarre. Je promets d’abolir la TPS. Bip bip. Les impôts n’augmenteront pas. Bip bip. Je n’ai rien contre les réfugiés. Bip bip. Vous souvenez-vous des « Créditiches» menés par Réal Caouette et Camil Samson? Les derniers des vrais. C’est Caouette qui avait dit ce mot désormais célèbre : le gouvernement conservateur a amené la Canada au bord du gouffre. Si vous votez « créditiches »nous ferons faire au pays un grand pas vers l’avant ».

Je n’arrive plus à croire dans l’Homme lorsqu’il est question d’obtenir le plus de votes possibles. La raison et la politique suivent rarement le même chemin, chacun étant devenu la marionnette de grosses puissances. Après tout, peut-être que je pousse un peu trop loin et que la politique n’est pas si sale…bip bip!

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En manchette

Philippe Bond célèbre sa fête avec Le Phare

L’humoriste Philippe Bond a choisi de s’associer avec l’organisme Le Phare Enfants et Familles pour le mois de juin, mois de son anniversaire de naissance. L’organisme offre des services aux enfants gravement malades et en soins palliatifs.

J'ai attrapé une « politite »

Mimi Legault [email protected] Publié le 22 septembre 2015

Le drapeau canadien.

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Je devais avoir 7 ou 8 ans. Pas plus. Ma « best friend » m’avait demandé si mon père votait rouge ou bleu. J’avais tout bonnement répondu bleu. Mais comme il était propriétaire d’un hôtel, il m’avait fait entendre que ma réponse pouvait lui nuire. Je m’étais donc empressée de dire à mon amie que papa votait rouge. Oh là là, pas content le paternel.

Bref, je n’avais rien compris. Justement, il était rouge de colère. Alors pour me faire vite pardonner, j’ai dit que papa votait jaune. Et j’ai été la seule enfant dans la province de Québec dont le père votait jaune. Vous savez quoi? Avec le temps, j’ai compris que « politique et jaune » allaient finalement bien ensemble. Avec cette trop longue campagne électorale, j’ai fini par attraper une « politite » aigüe. Pas besoin de médicaments mais pour bien me soigner, je saute les infos un jour ou deux ou je passe tout droit dans le journal dès qu’il est question de politique. Plus capable d’entendre Trudeau ou Mulcair à propos de l’acceptation du niqab aux cérémonies de citoyenneté. Ou de M. Couillard avec sa langue de bois qui, en changeant les mots, tente de faire passer le chas à travers l’aiguille. Tout politicien habile sait que la meilleure des positions se situe un peu à droite de la gauche et un peu à gauche de la droite juste en face des caméras. Que voulez-vous, les vertus se perdent devant l’intérêt. C’est Hemingway qui disait : chacun de mes contacts avec la politique m’a donné l’impression d’avoir bu dans un crachoir.

J’ai une idée. Si on décidait de mettre au poignet de chaque politicien, un espèce de bracelet, détecteur de mensonges. Comme pôpa et môman dans La P’tite Vie. À chaque fois que la personne mentirait, cela ferait Bip Bip! Ça ferait un joli tintamarre. Je promets d’abolir la TPS. Bip bip. Les impôts n’augmenteront pas. Bip bip. Je n’ai rien contre les réfugiés. Bip bip. Vous souvenez-vous des « Créditiches» menés par Réal Caouette et Camil Samson? Les derniers des vrais. C’est Caouette qui avait dit ce mot désormais célèbre : le gouvernement conservateur a amené la Canada au bord du gouffre. Si vous votez « créditiches »nous ferons faire au pays un grand pas vers l’avant ».

Je n’arrive plus à croire dans l’Homme lorsqu’il est question d’obtenir le plus de votes possibles. La raison et la politique suivent rarement le même chemin, chacun étant devenu la marionnette de grosses puissances. Après tout, peut-être que je pousse un peu trop loin et que la politique n’est pas si sale…bip bip!

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