Coupe du monde de hockey: leadership contagieux du côté du Canada

La chronique hockey de Martin McGuire

Publié le 20 septembre 2016

Sidney Crosby

©AP

C'est avec un immense plaisir qu'encore une fois, j'ai la chance, dans le cadre de la Coupe du monde de hockey, de côtoyer le groupe de joueurs vedettes qui nous représentent, nous les Canadiens, à ce tournoi. Le même groupe qui avait remporté une précieuse médaille d'or à Sotchi.

Ce sera toujours spécial pour moi de porter ce chandail rouge à la feuille d'érable et d'avoir la chance de jouer dans une équipe si puissante, sur nos terres. Ne sachant jamais ce que la vie nous réserve, c'est peut-être la dernière fois. Je veux saisir et profiter de toutes les opportunités qui me sont données de représenter mon pays à des compétitions de ce niveau et profiter de l'occasion de côtoyer les meilleurs joueurs au monde et d'affronter aussi l'élite des autres nations qui dominent notre sport. Pour moi, c'est un grand privilège auquel je donne un sens. Sydney Crosby

À part quelques nouveaux visages, les leaders sont les mêmes. C'est l'équipe de Sidney Crosby et plus que jamais.

Après avoir remporté une deuxième Coupe Stanley, le joueur originaire de Cole Harbour s'est vu confier le leadership de cette puissante équipe, envers qui les attentes n'ont toujours pas diminué.

Solidement appuyé par Jonathan Toews, qui revendique trois bagues de la Coupe Stanley et deux médailles olympiques, Crosby inspire ses coéquipiers encore une fois.

Les meilleurs athlètes ont tous quelque chose de spécial et croyez-moi, celui que l'on considère encore comme le meilleur joueur au monde, est spécial. À quelques heures du premier match de la Coupe du monde, à Toronto, alors qu'il venait de répondre à un bombardement de questions des journalistes présents autour de lui, j'ai eu la chance de l'aborder, seul, avant qu'il quitte pour le vestiaire.

Je lui pose la question suivante: « Est-ce qu'il y a encore quelque chose de magique pour toi en représentant ton pays et en le faisant en sol canadien? »

Après des coupes Stanley et des finales olympiques, la lumière scintille toujours dans les yeux de Crosby. Après ma question banale, son visage s'anime et il me répond: « Ce sera toujours spécial pour moi de porter ce chandail rouge à la feuille d'érable et d'avoir la chance de jouer dans une équipe si puissante, sur nos terres.

Ne sachant jamais ce que la vie nous réserve, c'est peut-être la dernière fois. Je veux saisir et profiter de toutes les opportunités qui me sont données de représenter mon pays à des compétitions de ce niveau et profiter de l'occasion de côtoyer les meilleurs joueurs au monde et d'affronter aussi l'élite des autres nations qui dominent notre sport. Pour moi, c'est un grand privilège auquel je donne un sens. »

C'est pour ça que Crosby est spécial. Parce que même après avoir remporté des championnats, participé à de grands matchs et être considéré comme le meilleur d'entre tous, il profite de la chance qui lui est donnée.

Jonathan Toews, son voisin de vestiaire, avec un large sourire, témoignait de cette force qui anime son capitaine Crosby. Malgré qu'il ait lui-même un palmarès impressionnant, il croit que Sid est le meilleur d'entre tous.

« On me pose souvent la question : « Où trouves-tu la motivation d'évoluer à cette Coupe du monde après avoir remporté trois Coupes avec les Blackhawks et deux médailles olympiques pour le Canada? » Toews est fait du même bois que Sidney Crosby. Il me répond: « C'est un privilège que l'on m'offre et je vais donner tout ce que j'ai pour profiter pleinement de la chance qui m'est offerte ici. » C'est pour ça que Jonathan Toews est spécial.

C'est à travers la passion de ces leaders que l'on comprend pourquoi l'équipe qu'a mise sur pied Mike Babcock est si différente des autres. Chacun est dédié au succès de l'équipe. On leur a enseigné depuis leur jeune âge qu'au Canada, c'est l'or ou rien. Ce qui est formidable avec ces joueurs, c'est qu'avant même qu'on leur martèle ce message, pour eux c'était déjà acquis. Pas de compromis. Il faut tout donner pour pouvoir gagner. Crosby et Toews savent gagner.

Les moins de 23 ans

Un groupe de joueurs choisis parmi les meilleurs jeunes vedettes nord-américaines attire l'attention à cette Coupe du monde.

Que l'on croit que la pression n'était pas sur leurs épaules, ça peut se défendre. Mais sachez que cette jeune élite a su démontrer qu'elle peut jouer et compétitionner contre les grands. Spectaculaires, rapides, intelligents, ces joueurs forment un véritable incubateur pour les programmes américains et canadiens de hockey professionnel.

Vous voulez savoir si la relève pour les Toews, Crosby et Kane existe? Oui, elle existe et est bien vivante!

Après un petit exercice rapide et les avoir vu dominer les équipes d'Europe, et la Finlande en début de tournoi, on peut identifier parmi cette équipe quelques jeunes premiers de classe qui auraient très bien pu faire partie dès cette année du noyau de l'équipe canadienne ou américaine.

Chez les Américains, on aurait très bien pu faire une place à Jack Eichel. Le défenseur Shayne Gostisbehere des Flyers de Philadelphie, aurait aussi pu avoir sa place. Et que dire d'Auston Mathews, qui à 18 ans et sans avoir donné un seul coup de patin dans la LNH, a déjà convaincu qu'on aurait pu lui faire une place parmi les 12 premiers avants de l'équipe USA…

Même si Crosby et Toews semblent indispensables, ils auront assurément de la relève. Le capitaine de l'équipe nord-américaine, Connor McDavid, avec une année derrière la cravate dans la LNH, a démontré qu'il a l'étoffe pour chausser un jour les patins du 87. Même si Joe Thornton et Ryan Getzlaf sont deux vétérans à l'impact important au sein d'équipe Canada, McDavid aurait pu prendre leur place sans que l'équipe ne soit affaiblie.

Même si des oubliés comme Kris Letang et P.K. Subban font encore parler, les jeunes défenseurs Aaron Ekblad et Colton Parayko pourraient très bien patrouiller la ligne bleue de l'équipe canadienne actuelle et probablement faire mieux que Jake Muzzin et Jay Bouwmeester.

Devant le filet, même si là aussi Équipe Canada semble avoir une profondeur inébranlable, le gardien Matt Murray des Penguins de Pittsburgh, aussi de cette puissante équipe de l'Amérique du Nord, démontre qu'il a l'étoffe pour représenter son pays lors de grands tournois. À 22 ans, Murray a déjà une bague de la Coupe Stanley!

En attendant, l'équipe du Canada compte sur Carey Price. Le talent exceptionnel du gardien du CH arrive presque à nous faire oublier qu'il a passé neuf mois à fréquenter plus souvent la clinique que le vestiaire du Canadien. Price est revenu au sommet en l'espace d'une semaine, il a rassuré tout le monde. Ses coéquipiers parlent de lui comme d'un athlète au calme olympien. Ses habiletés et le grand contrôle de ses émotions rassurent ses coéquipiers. Même les meilleurs devant lui se sentent bien de savoir que Price est là derrière.

Le tournoi de la Coupe du monde ne fait que commencer et déjà, les meilleurs joueurs nous offrent de belles histoires à vous raconter.

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