La souris chauve

Publié le 4 mai 2015

Mimi Legault

©Gracieuseté

L'UNIVERS - C’est l’histoire d’une petite souris blanche comme une pleine lune mais qui n’avait pas un poil sur le coco. Elle s’appelait… rien. Pas de nom parce que ses parents l’avaient décidé ainsi. Elle vivait dans un magnifique trou. Mais un trou c’tun trou. Elle se sentait bien seule depuis que son frère unique avait décidé de quitter le trou familial. Il avait fait la sourde oreille aux conseils de ses parents qui avaient tenté en vain de le retenir. Un jour, il fit le grand saut (ou le grand sot, c’est comme en politique). Il craignait qu’un matou l’attende toutes griffes sorties pour en faire qu’une bouchée mais il entendit plutôt aboyer. Futé comme il croyait l’être, il crut que s’il y avait un chien, sûr qu’il n’y aurait pas de chat aux alentours. Niaiseux… Sitôt sorti, il se fit bouffer par l’énorme chat qui se dit en se léchant les babines : c’est commode aujourd’hui d’être bilingue…

Bien tannée d’être au trou, la petite souris essaya de discuter avec ses parents. Peine perdue, ils étaient trop occupés pour l’écouter, ils avaient d’autres chats à fouetter. La petite était têtue et recommençait sans cesse ses demandes en disant oui mais… Alors sa mère se fâcha : tiens, tu voulais un nom? Dorénavant, je t’appellerai Ouimais (aujourd’hui Ouimet). À ce moment précis, elle se sentit quelqu’un : j’ai un nom, j’ai un nom! Alors, elle eut une idée formidable. Sans en parler à quiconque, elle débuta un entraînement intensif : course mur à mur dans le trou, musculation (elle levait des pois Lesieur que sa mère lui rapportait). Ses parents la regardaient aller en se disant qu’elle devait faire de la « capine » entre les deux oreilles. Puis, le grand jour arriva. Pendant que ses parents dormaient, Ouimais s’élança à l’extérieur. Surpris, le gros matou n’eut pas le temps de réagir. C’est vrai que la nuit les souris dansent! Ouimais sauta sur son dos en lui criant : ta gueule, le bilingue, donne-moi juste une petite minute pour te proposer un plan fantastique que j’ai élaboré pendant de longs mois. Bill (pour bilingue) fut ébloui, le projet était simple. Tous les deux partiraient à travers le monde faire des conférences pour démontrer qu’un matou et une petite souris pouvaient former un couple harmonieux. Ce fut un succès instantané. Des communautés de souris se rasèrent le crâne afin de ressembler à leur idole. Ouimais était au septième ciel. Comme quoi même les chauves sourient… Quant au gros Bill, il débordait de joie. Il répétait : « cha me plaît beaucoup cette vie, je la chavoure à tous les jours »! J’aimerais bien vous dire qu’ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants mais bref, la science s’arrête drett là. Mais une chose est sûre, ils vécurent heureux. Pourquoi je le sais? Parce que j’ai souvent entendu Ouimais chuchoter à l’oreille de Bill : toi et moi on est « félin » pour l’autre. Alors, elle se collait contre lui en lui disant que personne en ce monde n’avait besoin d’une multitude d’amis. En avoir un seul sur qui on pouvait compter, c’était déjà beaucoup. Comme réponse, Bill aimait taquiner celle qu’il aimait en lui disant : Tu es belle à croquer…

Des commentaires? [email protected]

En manchette

La souris chauve

Publié le 4 mai 2015

Mimi Legault

©Gracieuseté


L'UNIVERS - C’est l’histoire d’une petite souris blanche comme une pleine lune mais qui n’avait pas un poil sur le coco. Elle s’appelait… rien. Pas de nom parce que ses parents l’avaient décidé ainsi. Elle vivait dans un magnifique trou. Mais un trou c’tun trou. Elle se sentait bien seule depuis que son frère unique avait décidé de quitter le trou familial. Il avait fait la sourde oreille aux conseils de ses parents qui avaient tenté en vain de le retenir. Un jour, il fit le grand saut (ou le grand sot, c’est comme en politique). Il craignait qu’un matou l’attende toutes griffes sorties pour en faire qu’une bouchée mais il entendit plutôt aboyer. Futé comme il croyait l’être, il crut que s’il y avait un chien, sûr qu’il n’y aurait pas de chat aux alentours. Niaiseux… Sitôt sorti, il se fit bouffer par l’énorme chat qui se dit en se léchant les babines : c’est commode aujourd’hui d’être bilingue…

Bien tannée d’être au trou, la petite souris essaya de discuter avec ses parents. Peine perdue, ils étaient trop occupés pour l’écouter, ils avaient d’autres chats à fouetter. La petite était têtue et recommençait sans cesse ses demandes en disant oui mais… Alors sa mère se fâcha : tiens, tu voulais un nom? Dorénavant, je t’appellerai Ouimais (aujourd’hui Ouimet). À ce moment précis, elle se sentit quelqu’un : j’ai un nom, j’ai un nom! Alors, elle eut une idée formidable. Sans en parler à quiconque, elle débuta un entraînement intensif : course mur à mur dans le trou, musculation (elle levait des pois Lesieur que sa mère lui rapportait). Ses parents la regardaient aller en se disant qu’elle devait faire de la « capine » entre les deux oreilles. Puis, le grand jour arriva. Pendant que ses parents dormaient, Ouimais s’élança à l’extérieur. Surpris, le gros matou n’eut pas le temps de réagir. C’est vrai que la nuit les souris dansent! Ouimais sauta sur son dos en lui criant : ta gueule, le bilingue, donne-moi juste une petite minute pour te proposer un plan fantastique que j’ai élaboré pendant de longs mois. Bill (pour bilingue) fut ébloui, le projet était simple. Tous les deux partiraient à travers le monde faire des conférences pour démontrer qu’un matou et une petite souris pouvaient former un couple harmonieux. Ce fut un succès instantané. Des communautés de souris se rasèrent le crâne afin de ressembler à leur idole. Ouimais était au septième ciel. Comme quoi même les chauves sourient… Quant au gros Bill, il débordait de joie. Il répétait : « cha me plaît beaucoup cette vie, je la chavoure à tous les jours »! J’aimerais bien vous dire qu’ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants mais bref, la science s’arrête drett là. Mais une chose est sûre, ils vécurent heureux. Pourquoi je le sais? Parce que j’ai souvent entendu Ouimais chuchoter à l’oreille de Bill : toi et moi on est « félin » pour l’autre. Alors, elle se collait contre lui en lui disant que personne en ce monde n’avait besoin d’une multitude d’amis. En avoir un seul sur qui on pouvait compter, c’était déjà beaucoup. Comme réponse, Bill aimait taquiner celle qu’il aimait en lui disant : Tu es belle à croquer…

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