Fatalité, quand tu nous tiens

Mimi Legault [email protected] Publié le 13 mai 2015

Fatalité

©Depositphotos- Lonely11

Chaque fois qu’un avion tombe, qu’une bombe éclate, il s’en trouve toujours un pour dire : que veux-tu, c’est la fatalité. Un mot à la mode télé-réalité ou glucosamine.

D’après monsieur Larousse, la fatalité serait une force naturelle qui semble déterminer d’avance le cours des événements. Comme une sorte de malédiction. Bref, ça m’énerve parce que ce mot est galvaudé à toutes les sauces. Même au cinéma : L’arme fatale, Liaison fatale, Rencontre fatale, Femme fatale, Panne fatale. Assommant.

C’est comme si nous étions des marionnettes devant l’Infini gérées par un genre de syndicat de la mort. Tant qu’à en parler, je vous raconte une histoire hélas vraie, une histoire, comment dire, fatale…

Ça faisait des mois que Dominic, 20 ans, fils unique de Marie, meilleure amie de ma mère, était parti sur le pouce pour visiter l’Ouest canadien et surtout pour y travailler. Sans crier gare, un beau matin, voilà l’enfant prodigue de retour à la maison. Folle de joie, elle lui avait dit : « on va fêter ça mon fils, je vais te préparer ton dessert préféré. Mais il me manque du lait, irais-tu m’en chercher au coin? Après, nous aurons tout le temps pour jaser». Il n’est jamais revenu avec son fameux lait à 2%. Frappé de plein fouet par une auto. « Fatalité », avait pleuré Marie dans les bras de maman.

Vous en voulez une autre? Elle est plus « jojo ». Promis. Une autre amie de ma mère (qui était très sociable), Yvonne, riche célibataire dont le rêve à 60 ans passés était d’aller faire du ski en Suisse. Mais elle craignait de se briser une jambe ou une hanche. Un jour, elle décida de jeter ses vieux démons par-dessus bord et se paya un magnifique voyage. Elle revint trois semaines plus tard en pleine santé et « sauvée des os ». Le chauffeur de taxi la déposa à sa porte. Elle grimpa les onze marches, s’empêtra dans ses skis et valises, en déboula neuf. Béding, bédang, v’la Yvonne sur le dos qui se brisa les deux jambes. Fatalité? Je vous laisse la conclusion.

Remarquez que je pourrais tout aussi bien aller jouer au golf et me faire frapper par une balle au trou numéro 13… Je préfère la philosophie de mon père. Lorsque je conduisais l’auto et qu’il se trouvait à mes côtés, il aimait à me prouver que l’on pouvait contourner la fatalité. Mettons que l’on suivait un automobiliste qui avançait à pas de tortue, il me disait : tu vois? Ce gars-là, devant toi, c’est un ange pour t’empêcher d’avoir un accident en roulant trop rapidement. Grimace à la fatalité.

De toute façon, une chose est sûre, je ne m’empêcherai jamais de faire des choses sous prétexte de craindre le mauvais sort. Comme l’a si bien dit un vieux penseur : mourir, d’accord mais arrêter de vivre? Ça jamais!

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Mimi Legault [email protected] Publié le 13 mai 2015

Fatalité

©Depositphotos- Lonely11


Chaque fois qu’un avion tombe, qu’une bombe éclate, il s’en trouve toujours un pour dire : que veux-tu, c’est la fatalité. Un mot à la mode télé-réalité ou glucosamine.

D’après monsieur Larousse, la fatalité serait une force naturelle qui semble déterminer d’avance le cours des événements. Comme une sorte de malédiction. Bref, ça m’énerve parce que ce mot est galvaudé à toutes les sauces. Même au cinéma : L’arme fatale, Liaison fatale, Rencontre fatale, Femme fatale, Panne fatale. Assommant.

C’est comme si nous étions des marionnettes devant l’Infini gérées par un genre de syndicat de la mort. Tant qu’à en parler, je vous raconte une histoire hélas vraie, une histoire, comment dire, fatale…

Ça faisait des mois que Dominic, 20 ans, fils unique de Marie, meilleure amie de ma mère, était parti sur le pouce pour visiter l’Ouest canadien et surtout pour y travailler. Sans crier gare, un beau matin, voilà l’enfant prodigue de retour à la maison. Folle de joie, elle lui avait dit : « on va fêter ça mon fils, je vais te préparer ton dessert préféré. Mais il me manque du lait, irais-tu m’en chercher au coin? Après, nous aurons tout le temps pour jaser». Il n’est jamais revenu avec son fameux lait à 2%. Frappé de plein fouet par une auto. « Fatalité », avait pleuré Marie dans les bras de maman.

Vous en voulez une autre? Elle est plus « jojo ». Promis. Une autre amie de ma mère (qui était très sociable), Yvonne, riche célibataire dont le rêve à 60 ans passés était d’aller faire du ski en Suisse. Mais elle craignait de se briser une jambe ou une hanche. Un jour, elle décida de jeter ses vieux démons par-dessus bord et se paya un magnifique voyage. Elle revint trois semaines plus tard en pleine santé et « sauvée des os ». Le chauffeur de taxi la déposa à sa porte. Elle grimpa les onze marches, s’empêtra dans ses skis et valises, en déboula neuf. Béding, bédang, v’la Yvonne sur le dos qui se brisa les deux jambes. Fatalité? Je vous laisse la conclusion.

Remarquez que je pourrais tout aussi bien aller jouer au golf et me faire frapper par une balle au trou numéro 13… Je préfère la philosophie de mon père. Lorsque je conduisais l’auto et qu’il se trouvait à mes côtés, il aimait à me prouver que l’on pouvait contourner la fatalité. Mettons que l’on suivait un automobiliste qui avançait à pas de tortue, il me disait : tu vois? Ce gars-là, devant toi, c’est un ange pour t’empêcher d’avoir un accident en roulant trop rapidement. Grimace à la fatalité.

De toute façon, une chose est sûre, je ne m’empêcherai jamais de faire des choses sous prétexte de craindre le mauvais sort. Comme l’a si bien dit un vieux penseur : mourir, d’accord mais arrêter de vivre? Ça jamais!

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