Des champions

Mimi Legault [email protected]
Publié le 9 juin 2016

C’était écrit noir sur blanc dans le Journal de Montréal : les Québécois, champions des faillites. Ataboy! Je l’savais qu’on finirait par être les premiers un jour dans une branche ou dans une autre.

On a élu un gouvernement qui collectionne les scandales. Les Canadiens n’ont même pas fait les séries. Mais on est les rois du crédit. Yes sir! Une fois le champagne bu, que nous reste-t-il? Des dettes à payer. Les bulles ne sont plus dans la coupe mais dans le cerveau. Combien de cartes de crédit possédez-vous? Une, deux, dix? Plus que ça? Une carte de crédit pour vous acheter des choses dont vous n’avez nul besoin? Dans le journal, on donnait l’exemple d’un type qui avait 42 cartes et 275 000$ à payer. Quand on est rendu à prendre une carte pour en payer une autre, on a un problème. Comme disait un ami, avant, l’argent coulait à flot, maintenant j’éponge mes dettes.

À court de moyens

Dans une file, deux jeunes filles discutaient devant moi. L’une d’elles lui avoue qu’elle a détruit sa carte de crédit parce qu’elle n’arrivait plus à la payer mensuellement. Je voyais bien qu’elle tentait de décider l’autre à faire comme elle.  Je me sens tellement libre depuis que je paie tous mes achats en espèces. Son amie lui a alors répondu pas question de résilier ma Visa, je n’aurais jamais les moyens de payer comptant. Vous voyez? Il est là le problème. On achète des biens avec de l’argent virtuel mais les dettes demeurent réelles. C’est Marie-Claire Blais qui disait que le crédit était l’apparente richesse des pauvres. La pauvreté n’est pas un vice mais quant à moi, c’est un gros inconvénient. L’argent ne fait pas le bonheur? C’est à se demander pourquoi les riches y tiennent tant! On se croit prospère avec une carte de crédit, alors à deux mains, on pige dans le plat de bonbons. Durant mon enfance, on me serinait que l’argent ne poussait pas dans les arbres. Les choses ont maintenant changé. Grâce aux guichets automatiques, les enfants croient qu’il pousse dans les murs.

En manque

L’argent n’a plus de prix. Et les biens comme l’alimentation et les vêtements, non plus. L’autre jour, au supermarché, une dame dit au caissier : cette boîte de conserve coûtait 1,39$. Le p’tit comique de répondre, oui mais ça fait plusieurs heures! A. Karr soutient qu’il y a deux moyens d’être riche. Soit, on élève son revenu au niveau de ses désirs ; soit, on abaisse ses désirs au niveau de ses revenus. Je termine par les propos humoristiques d’un gars sans le sou : je croyais que j’étais pauvre. On m’expliqua que j’étais seulement dans le besoin. Plus tard, on m’a dit que j’étais un économiquement faible parmi d’autres. Enfin, j’ai appris qu’on me considérait comme un simple défavorisé. Avec tout cela, je n’ai toujours pas une cenne en poche mais comme vous voyez, mon vocabulaire lui, s’est enrichi.

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