Se faire une opinion

Mimi Legault [email protected] Publié le 2 juillet 2015

JV-02072015-lettre-crayon

Il m’arrivait de recevoir des courriels ou des mots de mamans me disant qu’elles aimeraient bien que leur enfant soit dans ma classe. Je ne suis pas certaine qu’au bout de ce souhait, il y aurait eu comme un septième ciel.

En d’autres mots, je n’ai pas toujours été un professeur idéal, pour les parents du moins. Tout au long de mes années d’enseignement, je n’ai eu qu’une priorité, celle de bien faire mon travail sans jamais quémander l’assentiment des parents. Je dis ça parce que de nos jours, ils sont devenus très intolérants. Je leur disais à chaque début d’année qu’ils pouvaient être tranquilles à la maison ou à leur travail, je considérais leurs enfants comme s’ils étaient les miens.

Or, il faudrait bien demander justement à mes deux mousses d’écrire une chronique pour connaître leur opinion. Vous apprendriez, j’en suis certaine, que je n’ai pas toujours été une mère de tout repos. On a beaucoup ri et on le fait encore. Mais j’ai été extrêmement tenace et exigeante pour des principes auxquels je tenais. L’un de ceux-là était de les aider à se forger leur opinion personnelle. Même chose qu’avec mes élèves. Ils avaient 8 ans. J’aimais à leur proposer des situations et leur demander ce qu’ils en pensaient. Un jour, je leur avais raconté l’histoire de Robin des Bois qui volait les riches pour redonner aux pauvres. Certains l’avaient traité de voleur et d’autres affirmaient que ce n’était que justice. La règle importante était de respecter l’opinion de l’autre. Il n’y avait pas de bonne ou de mauvaise réponse. Une autre histoire avait été celle d’Adam et Ève plantés au beau milieu du paradis terrestre. Ils avaient tout tout tout. Dieu leur avait formellement défendu de toucher au pommier. Et le diable, pour les éprouver, s’était changé en serpent pour venir les tenter en leur disant : Si Dieu vous a défendu, petits crétins, de toucher à cet arbre, c’est que si vous mangez une pomme vous deviendrez plus puissant que lui. Vous connaissez la suite. En croquant le fruit défendu, ils eurent comme …un pépin. J’avais alors demandé à mes élèves qui était le ou la véritable responsable. Chacun devait écrire son opinion sur une feuille. La majorité des garçons mirent la faute sur Ève. D’autres avait pointé Satan. Pas un seul n’avait accusé Adam.  Une réponse m’avait laissée songeuse. Un p’tit comique avait écrit que ce n’était ni la faute d’Adam, ni celle de Ève ou du serpent. C’était la faute de Dieu, il n’avait qu’à ne pas planter un pommier au milieu paradis. Peu importe leurs réponses. J’aimais provoquer ce genre de discussion pour que chacun grandisse dans sa personnalité. Je me demande parfois ce qu’ils sont devenus…

Des commentaires? [email protected]

 

En manchette

Marcher pour une maison de soins palliatifs

Le 13 septembre, la Fondation La Traversée organise une marche citoyenne un peu partout sur le territoire de la MRC des Pays-d’en-Haut et dans les municipalités de Saint-Donat et Notre-Dame-de-la-Merci au profit de la future maison de soins palliatifs qui sera construite à Sainte-Agathe-des-Monts.

Se faire une opinion

Mimi Legault [email protected] Publié le 2 juillet 2015

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Il m’arrivait de recevoir des courriels ou des mots de mamans me disant qu’elles aimeraient bien que leur enfant soit dans ma classe. Je ne suis pas certaine qu’au bout de ce souhait, il y aurait eu comme un septième ciel.

En d’autres mots, je n’ai pas toujours été un professeur idéal, pour les parents du moins. Tout au long de mes années d’enseignement, je n’ai eu qu’une priorité, celle de bien faire mon travail sans jamais quémander l’assentiment des parents. Je dis ça parce que de nos jours, ils sont devenus très intolérants. Je leur disais à chaque début d’année qu’ils pouvaient être tranquilles à la maison ou à leur travail, je considérais leurs enfants comme s’ils étaient les miens.

Or, il faudrait bien demander justement à mes deux mousses d’écrire une chronique pour connaître leur opinion. Vous apprendriez, j’en suis certaine, que je n’ai pas toujours été une mère de tout repos. On a beaucoup ri et on le fait encore. Mais j’ai été extrêmement tenace et exigeante pour des principes auxquels je tenais. L’un de ceux-là était de les aider à se forger leur opinion personnelle. Même chose qu’avec mes élèves. Ils avaient 8 ans. J’aimais à leur proposer des situations et leur demander ce qu’ils en pensaient. Un jour, je leur avais raconté l’histoire de Robin des Bois qui volait les riches pour redonner aux pauvres. Certains l’avaient traité de voleur et d’autres affirmaient que ce n’était que justice. La règle importante était de respecter l’opinion de l’autre. Il n’y avait pas de bonne ou de mauvaise réponse. Une autre histoire avait été celle d’Adam et Ève plantés au beau milieu du paradis terrestre. Ils avaient tout tout tout. Dieu leur avait formellement défendu de toucher au pommier. Et le diable, pour les éprouver, s’était changé en serpent pour venir les tenter en leur disant : Si Dieu vous a défendu, petits crétins, de toucher à cet arbre, c’est que si vous mangez une pomme vous deviendrez plus puissant que lui. Vous connaissez la suite. En croquant le fruit défendu, ils eurent comme …un pépin. J’avais alors demandé à mes élèves qui était le ou la véritable responsable. Chacun devait écrire son opinion sur une feuille. La majorité des garçons mirent la faute sur Ève. D’autres avait pointé Satan. Pas un seul n’avait accusé Adam.  Une réponse m’avait laissée songeuse. Un p’tit comique avait écrit que ce n’était ni la faute d’Adam, ni celle de Ève ou du serpent. C’était la faute de Dieu, il n’avait qu’à ne pas planter un pommier au milieu paradis. Peu importe leurs réponses. J’aimais provoquer ce genre de discussion pour que chacun grandisse dans sa personnalité. Je me demande parfois ce qu’ils sont devenus…

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