Quand ça va mal...

Mimi Legault [email protected] Publié le 1 décembre 2015

JV-01122015-vin-renverse

©Copyright 2009, Mike Watson Images Limited - depositphotos.com

Nous croyons que ça va mal mais lorsque nous voyons toutes les atrocités qui se passent à l’heure actuelle dans le monde, nos problèmes sont véritablement des petites virgules. Mais quand ça va mal…

À un grand dîner, l’auteur dramatique français Victorien Sardou renversa son verre de vin sur la nappe. Selon la coutume, sa voisine s’empressa de saupoudrer la tache de sel et pour conjurer le sort de Sardou, en envoya une bonne pincée par-dessus son épaule… mais en plein dans les yeux du maître d’hôtel qui s’apprêtait à lui passer le poulet. Mû par un pur réflexe, le malheureux porta les mains à ses yeux laissant choir le poulet qui roula par terre. Le chien de la maison se jeta sur ce morceau de choix mais le happa avec une telle gloutonnerie qu’il s’étrangla. Son jeune maître vola à son secours mais se fit mordre si cruellement au doigt qu’il fallut l’amputer. Quand ça va mal…

Appelons Marc, cet optimiste en deuil, nom fictif, bien sûr. Il y a des gens qui se lèvent tôt, frais et dispos, Marc se contente de se lever tôt. Et qu’entre deux maux, il choisit les deux.

On se rencontre régulièrement dans des soupers. À chaque fois, je vous jure qu’il n’en manque pas une, qu’on lui demande comment les affaires vont, il se met à grogner sur tout. Ça n’arrive qu’à moi ces choses-là, se plaignait-il. De la tarte au sucre, c’est bon mais en manger tout le temps, croûte que croûte, ça finit par vous tomber sur le cœur.

Un soir que Marc recommençait ses lamentations, une de ses proches se leva pour lui dire qu’elle avait marre de ses longues plaintes, de son regard noir sur sa vie et l’invitait à broyer plutôt du rose. D’abord surpris, il se tut le reste du repas. Mais plus jamais, on entendit ses gémissements répétés à propos de l’argent (parce que c’était là son sujet préféré). C’est comme s’il avait compris que le moyen le plus sûr d’aggraver les choses étaient de les prétendre pires qu’elles étaient. Que ce qui est malheureux avec les événements heureux c’est qu’ils prennent fin mais ce qui est heureux avec les événements malheureux, c’est qu’ils prennent fin aussi. Mais il reste que certains connaissent des mauvaises journées comme celle d’Arthur. Depuis plus d’une heure, cet homme chétif est assis au bar devant son verre qu’il ne quitte pas des yeux. Soudain, un routier à la forte carrure fait irruption à côté de lui, s’empare du verre et le vide d’un seul trait. Arthur éclate aussitôt en sanglots. « Allez mon vieux, c’était juste pour rire. Tiens, je vais t’en payer un autre ». Ce n’est pas ça, pleurniche le petit homme, je viens de vivre la journée la plus horrible de toute mon existence. Ce matin, je suis arrivé en retard au bureau et on m’a viré. Je suis sorti pour m’apercevoir qu’on m’avait volé ma voiture. J’ai fait dix kilomètres à pied pour rentrer chez moi où j’ai trouvé ma femme au lit avec un autre. Alors, je suis venu ici. Et juste comme je m’apprêtais à en finir, vous vous pointez et vous avalez mon verre de poison! Quand ça va mal…

Des commentaires? [email protected]

 

À un grand dîner, l’auteur dramatique français Victorien Sardou renversa son verre de vin sur la nappe. Selon la coutume, sa voisine s’empressa de saupoudrer la tache de sel et pour conjurer le sort de Sardou, en envoya une bonne pincée par-dessus son épaule… mais en plein dans les yeux du maître d’hôtel qui s’apprêtait à lui passer le poulet. Mû par un pur réflexe, le malheureux porta les mains à ses yeux laissant choir le poulet qui roula par terre. Le chien de la maison se jeta sur ce morceau de choix mais le happa avec une telle gloutonnerie qu’il s’étrangla. Son jeune maître vola à son secours mais se fit mordre si cruellement au doigt qu’il fallut l’amputer. Quand ça va mal…

Appelons Marc, cet optimiste en deuil, nom fictif, bien sûr. Il y a des gens qui se lèvent tôt, frais et dispos, Marc se contente de se lever tôt. Et qu’entre deux maux, il choisit les deux.

On se rencontre régulièrement dans des soupers. À chaque fois, je vous jure qu’il n’en manque pas une, qu’on lui demande comment les affaires vont, il se met à grogner sur tout. Ça n’arrive qu’à moi ces choses-là, se plaignait-il. De la tarte au sucre, c’est bon mais en manger tout le temps, croûte que croûte, ça finit par vous tomber sur le cœur.

Un soir que Marc recommençait ses lamentations, une de ses proches se leva pour lui dire qu’elle avait marre de ses longues plaintes, de son regard noir sur sa vie et l’invitait à broyer plutôt du rose. D’abord surpris, il se tut le reste du repas. Mais plus jamais, on entendit ses gémissements répétés à propos de l’argent (parce que c’était là son sujet préféré). C’est comme s’il avait compris que le moyen le plus sûr d’aggraver les choses étaient de les prétendre pires qu’elles étaient. Que ce qui est malheureux avec les événements heureux c’est qu’ils prennent fin mais ce qui est heureux avec les événements malheureux, c’est qu’ils prennent fin aussi. Mais il reste que certains connaissent des mauvaises journées comme celle d’Arthur. Depuis plus d’une heure, cet homme chétif est assis au bar devant son verre qu’il ne quitte pas des yeux. Soudain, un routier à la forte carrure fait irruption à côté de lui, s’empare du verre et le vide d’un seul trait. Arthur éclate aussitôt en sanglots. « Allez mon vieux, c’était juste pour rire. Tiens, je vais t’en payer un autre ». Ce n’est pas ça, pleurniche le petit homme, je viens de vivre la journée la plus horrible de toute mon existence. Ce matin, je suis arrivé en retard au bureau et on m’a viré. Je suis sorti pour m’apercevoir qu’on m’avait volé ma voiture. J’ai fait dix kilomètres à pied pour rentrer chez moi où j’ai trouvé ma femme au lit avec un autre. Alors, je suis venu ici. Et juste comme je m’apprêtais à en finir, vous vous pointez et vous avalez mon verre de poison! Quand ça va mal…

Des commentaires? [email protected]

 

En manchette

Rouler pour la jeunesse

Une quarantaine de jeunes suivis en protection de la jeunesse au Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) des Laurentides, ont participé à la randonnée à vélo Une Route sans fin 2016.

Veille d'orages violents en vigueur

MÉTÉO. Les conditions sont propices à la formation d'orages violents pouvant produire des rafales fortes, de la grêle de grosse taille et de la pluie forte prévient Environnement Canada.

Quand ça va mal...

Mimi Legault [email protected] Publié le 1 décembre 2015

JV-01122015-vin-renverse

©Copyright 2009, Mike Watson Images Limited - depositphotos.com


Nous croyons que ça va mal mais lorsque nous voyons toutes les atrocités qui se passent à l’heure actuelle dans le monde, nos problèmes sont véritablement des petites virgules. Mais quand ça va mal…

À un grand dîner, l’auteur dramatique français Victorien Sardou renversa son verre de vin sur la nappe. Selon la coutume, sa voisine s’empressa de saupoudrer la tache de sel et pour conjurer le sort de Sardou, en envoya une bonne pincée par-dessus son épaule… mais en plein dans les yeux du maître d’hôtel qui s’apprêtait à lui passer le poulet. Mû par un pur réflexe, le malheureux porta les mains à ses yeux laissant choir le poulet qui roula par terre. Le chien de la maison se jeta sur ce morceau de choix mais le happa avec une telle gloutonnerie qu’il s’étrangla. Son jeune maître vola à son secours mais se fit mordre si cruellement au doigt qu’il fallut l’amputer. Quand ça va mal…

Appelons Marc, cet optimiste en deuil, nom fictif, bien sûr. Il y a des gens qui se lèvent tôt, frais et dispos, Marc se contente de se lever tôt. Et qu’entre deux maux, il choisit les deux.

On se rencontre régulièrement dans des soupers. À chaque fois, je vous jure qu’il n’en manque pas une, qu’on lui demande comment les affaires vont, il se met à grogner sur tout. Ça n’arrive qu’à moi ces choses-là, se plaignait-il. De la tarte au sucre, c’est bon mais en manger tout le temps, croûte que croûte, ça finit par vous tomber sur le cœur.

Un soir que Marc recommençait ses lamentations, une de ses proches se leva pour lui dire qu’elle avait marre de ses longues plaintes, de son regard noir sur sa vie et l’invitait à broyer plutôt du rose. D’abord surpris, il se tut le reste du repas. Mais plus jamais, on entendit ses gémissements répétés à propos de l’argent (parce que c’était là son sujet préféré). C’est comme s’il avait compris que le moyen le plus sûr d’aggraver les choses étaient de les prétendre pires qu’elles étaient. Que ce qui est malheureux avec les événements heureux c’est qu’ils prennent fin mais ce qui est heureux avec les événements malheureux, c’est qu’ils prennent fin aussi. Mais il reste que certains connaissent des mauvaises journées comme celle d’Arthur. Depuis plus d’une heure, cet homme chétif est assis au bar devant son verre qu’il ne quitte pas des yeux. Soudain, un routier à la forte carrure fait irruption à côté de lui, s’empare du verre et le vide d’un seul trait. Arthur éclate aussitôt en sanglots. « Allez mon vieux, c’était juste pour rire. Tiens, je vais t’en payer un autre ». Ce n’est pas ça, pleurniche le petit homme, je viens de vivre la journée la plus horrible de toute mon existence. Ce matin, je suis arrivé en retard au bureau et on m’a viré. Je suis sorti pour m’apercevoir qu’on m’avait volé ma voiture. J’ai fait dix kilomètres à pied pour rentrer chez moi où j’ai trouvé ma femme au lit avec un autre. Alors, je suis venu ici. Et juste comme je m’apprêtais à en finir, vous vous pointez et vous avalez mon verre de poison! Quand ça va mal…

Des commentaires? [email protected]

 

À un grand dîner, l’auteur dramatique français Victorien Sardou renversa son verre de vin sur la nappe. Selon la coutume, sa voisine s’empressa de saupoudrer la tache de sel et pour conjurer le sort de Sardou, en envoya une bonne pincée par-dessus son épaule… mais en plein dans les yeux du maître d’hôtel qui s’apprêtait à lui passer le poulet. Mû par un pur réflexe, le malheureux porta les mains à ses yeux laissant choir le poulet qui roula par terre. Le chien de la maison se jeta sur ce morceau de choix mais le happa avec une telle gloutonnerie qu’il s’étrangla. Son jeune maître vola à son secours mais se fit mordre si cruellement au doigt qu’il fallut l’amputer. Quand ça va mal…

Appelons Marc, cet optimiste en deuil, nom fictif, bien sûr. Il y a des gens qui se lèvent tôt, frais et dispos, Marc se contente de se lever tôt. Et qu’entre deux maux, il choisit les deux.

On se rencontre régulièrement dans des soupers. À chaque fois, je vous jure qu’il n’en manque pas une, qu’on lui demande comment les affaires vont, il se met à grogner sur tout. Ça n’arrive qu’à moi ces choses-là, se plaignait-il. De la tarte au sucre, c’est bon mais en manger tout le temps, croûte que croûte, ça finit par vous tomber sur le cœur.

Un soir que Marc recommençait ses lamentations, une de ses proches se leva pour lui dire qu’elle avait marre de ses longues plaintes, de son regard noir sur sa vie et l’invitait à broyer plutôt du rose. D’abord surpris, il se tut le reste du repas. Mais plus jamais, on entendit ses gémissements répétés à propos de l’argent (parce que c’était là son sujet préféré). C’est comme s’il avait compris que le moyen le plus sûr d’aggraver les choses étaient de les prétendre pires qu’elles étaient. Que ce qui est malheureux avec les événements heureux c’est qu’ils prennent fin mais ce qui est heureux avec les événements malheureux, c’est qu’ils prennent fin aussi. Mais il reste que certains connaissent des mauvaises journées comme celle d’Arthur. Depuis plus d’une heure, cet homme chétif est assis au bar devant son verre qu’il ne quitte pas des yeux. Soudain, un routier à la forte carrure fait irruption à côté de lui, s’empare du verre et le vide d’un seul trait. Arthur éclate aussitôt en sanglots. « Allez mon vieux, c’était juste pour rire. Tiens, je vais t’en payer un autre ». Ce n’est pas ça, pleurniche le petit homme, je viens de vivre la journée la plus horrible de toute mon existence. Ce matin, je suis arrivé en retard au bureau et on m’a viré. Je suis sorti pour m’apercevoir qu’on m’avait volé ma voiture. J’ai fait dix kilomètres à pied pour rentrer chez moi où j’ai trouvé ma femme au lit avec un autre. Alors, je suis venu ici. Et juste comme je m’apprêtais à en finir, vous vous pointez et vous avalez mon verre de poison! Quand ça va mal…

Des commentaires? [email protected]