À l’hôpital

Mimi Legault [email protected] Publié le 12 janvier 2016

JV-12012016-hopital_depositphotos

Hélène et Simon. Leur amitié remonte à plus de trente ans. Ensemble nous avons passé plusieurs Noël, la venue de nos enfants, décès des parents, maladies des petits, voyage à Disneyland, découverte de bons vins, des partys à ne plus être capable de les compter. Lui, dans le milieu de l’Éducation, elle est infirmière. La semaine dernière, Simon a subi une importante opération au niveau cardiaque.

Nous étions avertis, il pouvait y rester. Mais bon, ce grand gaillard a fini par passer au travers... les premiers jours. Jour quatre, le médecin décide de déménager Simon des soins intensifs pour le placer dans une chambre double. Hélène n’est pas d’accord. Vous comprendrez, nous manquons de lits, se fera-t-elle répondre. D’abord, la chambre est la plus éloignée du poste. Je sais, je sais, encore chanceux d’en avoir une. Très faible, il demande à se rendre aux toilettes. Malencontreusement, Simon pèse sur le bouton de panique au lieu de tirer la chasse d’eau. Une alarme du diable réveille quasiment tout l’étage. Le bruit durera dix minutes. PERSONNE n’est venu dans la chambre. Personne.

Hélène se précipite au poste pour demander des explications. On l’informe que deux infirmières sont absentes, qu’aucune n’est remplacée faute de personnel. Sont pas sourds, ils ont bien entendu l’alarme mais ils étaient occupés ailleurs. À côté du lit de Simon, une dame âgée, frêle et réduite à demeurer alitée qui a bien vu la scène raconte que la veille, l’homme qui occupait le lit de Simon a eu une psychose poste-opératoire. Qu’il s’est précipité à la fenêtre du troisième étage et l’avait ouverte au maximum, c’est-à-dire à peine quelques pouces. La moitié du corps est passée, il est demeuré coincé. Pendant ce temps, la dame alitée pesait sur le bouton, geste qu’elle recommencera sans cesse pendant plus de trente minutes pendant que le pauvre homme gesticule dans le vide. Personne n’est venu. Personne.

Loin de moi l’idée de faire du sensationnalisme. Je parle de ce que j’ai vu et entendu. Du concret. Du terre-à-terre. À la radio, j’entendais le ministre de la Santé répondre par chiffres : saviez-vous monsieur l’animateur que 93% des patients sont opérés dans les six mois qui suivent le diagnostic? Ah oui? Comment se fait-il alors que je tombe toujours sur le 7 % restant? Arrêtez votre cassette, monsieur le ministre. Ça sent à plein nez les « parlementeries ». Belle-maman souffre de cataractes. Chanceuse la madame, elle a un choix : deux ans d’attente au public sinon, c’est un peu plus de mille dollars au privé. Pas grave après tout, ce ne sont que des yeux... Un membre de ma famille vit en Ontario. Se retrouve avec une sinusite aiguë. Vers 18 heures, il se rend à l’urgence. Une heure plus tard, il revient. Médicaments en mains. Soulagé physiquement et mentalement. Une heure, monsieur le ministre…

Des commentaires? [email protected]

En manchette

Les petits anges chantent pour vous!

Le samedi 4 juin, la chorale Le Chœur des Jeunes de Saint-Sauveur ouvre la porte à la grande saison des Ça me dit concerts Rona Dagenais dès 15h sur la Scène McGarrigle, dans le parc Georges-Filion.

À l’hôpital

Mimi Legault [email protected] Publié le 12 janvier 2016

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Hélène et Simon. Leur amitié remonte à plus de trente ans. Ensemble nous avons passé plusieurs Noël, la venue de nos enfants, décès des parents, maladies des petits, voyage à Disneyland, découverte de bons vins, des partys à ne plus être capable de les compter. Lui, dans le milieu de l’Éducation, elle est infirmière. La semaine dernière, Simon a subi une importante opération au niveau cardiaque.

Nous étions avertis, il pouvait y rester. Mais bon, ce grand gaillard a fini par passer au travers... les premiers jours. Jour quatre, le médecin décide de déménager Simon des soins intensifs pour le placer dans une chambre double. Hélène n’est pas d’accord. Vous comprendrez, nous manquons de lits, se fera-t-elle répondre. D’abord, la chambre est la plus éloignée du poste. Je sais, je sais, encore chanceux d’en avoir une. Très faible, il demande à se rendre aux toilettes. Malencontreusement, Simon pèse sur le bouton de panique au lieu de tirer la chasse d’eau. Une alarme du diable réveille quasiment tout l’étage. Le bruit durera dix minutes. PERSONNE n’est venu dans la chambre. Personne.

Hélène se précipite au poste pour demander des explications. On l’informe que deux infirmières sont absentes, qu’aucune n’est remplacée faute de personnel. Sont pas sourds, ils ont bien entendu l’alarme mais ils étaient occupés ailleurs. À côté du lit de Simon, une dame âgée, frêle et réduite à demeurer alitée qui a bien vu la scène raconte que la veille, l’homme qui occupait le lit de Simon a eu une psychose poste-opératoire. Qu’il s’est précipité à la fenêtre du troisième étage et l’avait ouverte au maximum, c’est-à-dire à peine quelques pouces. La moitié du corps est passée, il est demeuré coincé. Pendant ce temps, la dame alitée pesait sur le bouton, geste qu’elle recommencera sans cesse pendant plus de trente minutes pendant que le pauvre homme gesticule dans le vide. Personne n’est venu. Personne.

Loin de moi l’idée de faire du sensationnalisme. Je parle de ce que j’ai vu et entendu. Du concret. Du terre-à-terre. À la radio, j’entendais le ministre de la Santé répondre par chiffres : saviez-vous monsieur l’animateur que 93% des patients sont opérés dans les six mois qui suivent le diagnostic? Ah oui? Comment se fait-il alors que je tombe toujours sur le 7 % restant? Arrêtez votre cassette, monsieur le ministre. Ça sent à plein nez les « parlementeries ». Belle-maman souffre de cataractes. Chanceuse la madame, elle a un choix : deux ans d’attente au public sinon, c’est un peu plus de mille dollars au privé. Pas grave après tout, ce ne sont que des yeux... Un membre de ma famille vit en Ontario. Se retrouve avec une sinusite aiguë. Vers 18 heures, il se rend à l’urgence. Une heure plus tard, il revient. Médicaments en mains. Soulagé physiquement et mentalement. Une heure, monsieur le ministre…

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